Un roman difficile, déroutant, mais malgré tout très intéressant.
Résumé.
À Lorain, dans l’Ohio des années 40, deux fillettes noires grandissent côte à côte. La première déteste les poupées blondes. L’autre idolâtre Shirley Temple et rêve d’avoir les yeux bleus. Mais face à la réalité féroce d’une Amérique blanche, le rêve de beauté d’une petite fille est un leurre qui ne cède le pas qu’à la folie. Le saisissant premier roman de Toni Morrison.
Mon avis.
💔 Ce roman comporte quelques passages difficiles, tels que des scènes de viol, de violences…
J’ai pu découvrir ce roman grâce au club de lecture Une chambre à nous. Il fait en effet partie de la sélection du mois de février/mars sur l’afroféminisme, mais aussi de ma sélection du mois de mars pour le New Year books challenge et, bien qu’intéressant, je dois avouer que ce roman m’a laissé quelque peu perplexe.
Nous allons y faire la connaissance de deux petites soeurs vivant dans l’Ohio des années 40, qui grandissent toutes deux côte à côte, mais qui ont chacune un point de vue déjà bien différent sur le monde extérieur. Alors que l’une idolâtre Shirley Temple, sa blondeur et ses beaux yeux bleus, l’autre déteste ces petites filles blanches plus que tout.
En commençant ce roman, je savais qu’il allait être assez difficile, mais je ne pensais pas qu’il le serait à ce point. C’est un roman troublant, dérangeant et vraiment très sombre. Nous allons y suivre la vie de ces deux fillettes et de leur entourage entre racisme, violence, rejet et méchanceté. Du racisme des personnes blanches contre la population noire, des personnes noires envers la population blanche, mais aussi de toutes les atrocités et les difficultés qui entourent ce quotidien. Ce roman bien que relativement court est vraiment très dense et bourré d’émotions pas très chouettes. Je me raccrochais un peu à cette lecture en espérant y trouver une petite lueur d’espoir ou une pointe d’optimisme qui nous dirait que tout n’est pas aussi noir que ça en fin de compte, mais malheureusement, rien n’arrive…
Le style de l’autrice est quant à lui assez déroutant et n’a pas aidé à ma lecture. On ne peut pas vraiment dire que j’ai trouvé ce roman agréable ou plaisant, mais on ne peut pas non plus dire que je ne l’ai pas aimé du tout. J’avais qui plus est le sentiment bizarre que ce roman n’abrite pas une « histoire » à proprement parlé, l’autrice y énonce plutôt des faits sans prendre parti, sans grandes émotions (je précise que ce n’est pas péjoratif), juste en constatant et racontant ce qui doit être raconté.
J’ai donc, au travers de ma lecture, entendu les choses que l’autrice avait à me raconter, j’en ai pris connaissance, mais y suis restée assez hermétique. Je n’ai par ce procédé pas pu m’attacher aux personnages de ce roman et n’ai donc pas vibré, tremblé ou encore étais triste pour eux. J’ai bien évidemment été indignée, révoltée et choquée, mais plus par les atrocités elles-mêmes que par les personnages et leurs comportements. J’ai constaté, mais sans plus.
En résumé, un roman poignant, difficile, sombre constat de l’Amérique des années 40, mais qui manquait à mon goût d’une petite touche d’émotion. À découvrir malgré tout.
Autrice : Toni Morrison Éditions : 10/18 Catégorie : Drame Pages : 218