Mon premier Zola…
Quatrième de couverture.
Dédicacé au « grand ami Flaubert, en haine de goût », L’Assommoir, parce qu’il peignait sans complaisance la condition ouvrière, la folie née de la misère et de l’alcool, provoqua une nouvelle bataille d’Hernani. « M.Émile Zola est le chef de la Commune littéraire », écrivit un journaliste. « Il pue ferme », disait un autre et un autre encore : « Ce n’est pas du réalisme, c’est de la pornographie. »
Zola répondit : « J’ai montré des plaies… Je laisse au législateur le soin de trouver des remèdes. » Et Paul Bourget écrivait à Zola : « C’est votre meilleur roman… Faites-nous encore quelques pages de cette force-là et vous serez le Balzac de la fin du siècle. »
Mon avis.
Après avoir été littéralement « dégoutée » des classiques lors de ma scolarité, j’ai voulu récemment retenter le coup grâce à Lemon June qui avait alors parlé de ce livre avec beaucoup d’émotion lors de l’une de ses stories Instagram et qui, par la même occasion, avait eu l’idée de lancer le #challengezozo pour ceux et celles qui souhaitaient découvrir ce titre ou un autre d’Émile Zola.
Malgré une certaine appréhension je dois l’avouer, l’envie de tenter le coup a été la plus forte et me suis donc finalement lancée dans ce challenge.
Alors verdict, ce roman m’a-t-il réconcilié avec les classiques ?
Dans ce roman, nous allons suivre l’ascension puis la déchéance de Gervaise Macquart, une blanchisseuse venue de Province d’une extrême gentillesse et d’une grande générosité. Une femme qui aime la vie, mais qui verra malheureusement la sienne et celle de sa famille bouleversée par un accident de travail, la faim et surtout l’alcool.
Je vous avoue qu’en commençant ce roman, je n’en menais vraiment pas large. Tous mes mauvais souvenirs d’école sont remontés à la surface d’un coup, mais heureusement, l’envie était cette fois-ci toujours là et c’est à ce jour ce qui compte le plus pour moi. Alors, pour être honnête, même si cette lecture a été vraiment agréable, je ne pense pas que ce genre devienne un jour mon genre de prédilection cependant, il a eu le mérite de m’avoir totalement réconcilié avec les classiques et grâce à lui, je n’hésiterai dorénavant plus si un classique me tente en librairie et ça, c’est un premier pas très encourageant.
Concernant ce roman en particulier, j’ai vraiment beaucoup aimé l’histoire de Gervaise qui, je dois l’avouer, m’a pas mal remué. J’ai à plusieurs reprises été révoltée, indignée et prise d’une telle colère concernant certaines situations ou certains personnages que j’ai dû plusieurs fois faire une pause dans ma lecture et passer à autre chose.
Je trouve que Zola dépeint avec beaucoup de talent et de lucidité le monde ouvrier du XIXème siècle et les ravages de l’alcool en particulier.
J’ai trouvé son style vraiment très abordable pour un classique, mais en même temps, ça reste un classique… J’ai donc dû aller plusieurs fois vérifier la signification de certains mots à la fin du livre et c’est tout à fait normal, mais n’en ayant pas l’habitude ça m’a un peu coupé dans mon élan et ça a rendu mon immersion dans l’histoire quelque peu difficile durant les 200 premières pages. J’ai aussi trouvé qu’il y avait parfois un peu trop de longueurs à mon goût dans les descriptions de Zola, mais rien de bien rédhibitoire.
Mis à part ça, j’ai vraiment pris un réel plaisir à découvrir ce classique, même si je trouve cette histoire assez difficile, le destin de Gervaise, cette femme d’une gentillesse sans nom, m’a particulièrement bouleversée, prise aux tripes (désolé pour l’expression) et révoltée, mais j’ai adoré.
Les personnages sont quant à eux extrêmement bien campés et même si je n’ai réussi à m’attacher à aucun d’eux (sauf peut-être un peu à Gervaise), je les ai tous trouvés très « authentiques » et chacun a réussi à me procurer certaines émotions positives ou négatives, à sa manière.
En résumé, mon premier Zola et mon premier classique apprécié avec ce roman fort, bouleversant et révoltant qui ne peut pas laisser de marbre. Un grand merci à Lemon June pour cette découverte.
Auteur : Émile Zola Éditions : Folio classique Genre : Classique Pages. : 576