Coucou tout le monde, je suis très contente de vous retrouver aujourd’hui pour ma toute première interview sur le blog et pas la dernière, je l’espère.
Je remercie bien évidemment les auteurs de BOXAP 13-07 de s’être prêtés au jeu et les éditions Scrineo pour cette superbe opportunité.
Alors si vous voulez en savoir un plus plus sur ce roman – ma chronique est ici – place aux questions..
• Comment pourriez-vous décrire votre roman en quelques mots ?
Pour simplifier, c’est un roman d’anticipation, une dystopie, qui s’adresse à un public plutôt jeune. Sans être de grands lecteurs de science-fiction, nous avons été marqués par certaines œuvres, et nous nous inscrivons dans la lignée de romans comme « Ravage », « 1984 » ou « Le meilleur des mondes ». « Demain les chiens » de Clifford D. Simak est également un roman important et Boxap 13-07 contient d’ailleurs un petit clin d’œil à ce livre. Sans vouloir avoir la prétention de jouer dans la même cour, Boxap 13-07, comme eux, est plus qu’une histoire qui se passe dans le futur. C’est un questionnement sur le monde. Il ne s’adresse pas seulement aux jeunes, ni spécialement aux fans de science-fiction. Il s’adresse à tous les âges. Nous connaissons des quadras, des quinquas, et même des septuagénaires qui l’ont apprécié.
• Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire sur le sujet de l’hypertechnologie, et pourquoi en duo ?
Céline : L’idée de base est venue de moi, en observant ma fille ado, les jeunes (et les moins jeunes) qui passent beaucoup de temps devant des écrans. Notre monde devient de plus en plus numérique et virtuel. Je me suis demandée sur quoi tout ça pouvait bien aboutir. Le monde déshumanisé que nous décrivons existe déjà en partie : disparition des guichets administratifs (les démarches se font désormais en ligne), caisses automatiques dans les supermarchés, production industrielle robotisée, e-shopping, e-learning, etc. La relation humaine disparaît de l’espace public. Les loisirs aussi sont beaucoup tournés vers des activités sur écran. Nous avons voulu attirer l’attention sur cette évolution.
Pourquoi en duo ? Boxap 13-07 est mon premier roman. Alain, lui, en a déjà écrit des tas d’autres. En lisant ses textes et en parlant avec lui de son travail, j’ai eu envie d’écrire, moi aussi. Or, si j’avais l’idée, je ne savais pas trop comment m’y prendre. L’angoisse de la page blanche ! Alain m’a proposé de l’écrire à deux et j’ai accepté, ravie. On a longuement parlé de l’histoire, en marchant, dans la voiture, partout, avant de nous mettre à l’écriture.
Alain : Exactement. Nous avons essayé d’écrire dans la même pièce, côte à côte devant l’ordinateur et ce n’est pas possible. Alors, j’ai proposé d’écrire une trame dans laquelle je laisserai des « trous » pour les sujets qui me semblaient plus faciles à développer avec la vision de Céline. Ce fut un succès et, au final, je serais incapable de savoir ce qui a été écrit par moi puis revu par Céline et inversement.
• Vous-mêmes, quel est votre rapport face à toute cette technologie qui prend de plus en plus de place dans nos vies ?
Nous avons une vision un peu divergente là-dessus.
Céline : Cette tendance m’inquiète.
D’un côté, toutes ces technologies sont formidables, elles nous apportent un grand confort, des possibilités de communication et d’information extraordinaires. Encore faut-il savoir bien les utiliser, vérifier les sources d’information, gérer son temps online, rester actif, et créatif, continuer à se servir de notre mémoire, garder l’esprit critique… et maintenir le lien social d’humain à humain, sans l’intermédiaire de la machine ! Or, la tendance que j’observe, c’est tout le contraire. Il suffit de se documenter sur Cambridge Analytics et les dernières élections présidentielles aux USA pour s’en rendre compte. Aussi, je suis assez préoccupée par les menaces qui pèsent sur la biodiversité et le climat. Je pense que nous allons vers des bouleversements profonds au niveau mondial et je ne sais pas si nous sommes bien préparés. Alain est plus optimiste que moi !
Alain : Effectivement, je suis moins inquiet que Céline. Je considère déjà que le monde dans lequel nous vivons n’est peut-être que la projection d’une réalité tout autre, comme le décrit Platon dans son allégorie de la caverne. Je me reconnais aussi dans les propos de Philippe Guillemant et d’autres dans cette mouvance qui nous prouvent, en théorie seulement, que d’autres dimensions existent.
Du coup, vivre dans un Boxap sans savoir qu’un autre monde existe ne serait pas différent de notre vie actuelle où nous ignorerions tout de la « vraie » vie. Il se pourrait que je m’y fasse. Hélas.
Développer cette idée ici prendrait trop de place.
• Quels sont les messages que vous avez eu envie de transmettre au travers de cette histoire ?
Le message principal serait de faire attention au monde qu’on nous propose. En façade, il est idéal, avec tous ses appareils qui nous facilitent la vie : réseaux sociaux, applis, smartphones, machines, avions, drones, robots. Mais que se cache-t-il derrière ? La croissance économique et la consommation de masse sont très polluants et aliénants. On avait envie d’orienter nos lecteurs vers ce genre de réflexion.
• Ayant moi-même beaucoup aimé ce roman, la fin m’a toutefois laissé avec un grand sentiment de frustration. Prévoyez-vous une suite où est-ce volontaire de votre part ?
Oui aux deux questions ! La fin ouverte est volontaire car sinon, le roman aurait été trop long. Il y aurait encore tant de choses à dire ! Aussi, nous aimons l’idée que les lecteurs essayent d’imaginer la suite de l’histoire. Après tout, nous racontons un pan de vie d’Aïleen, d’Astur et des autres personnages, et tant qu’ils sont en vie, leur histoire continue. Ceci dit, nous aussi, nous avons imaginé la suite. Et nous en avons parlé : le synopsis existe déjà (avec beaucoup de rebondissements, d’explications et de révélations) et nous n’attendons que le feu vert de Scrineo pour l’écrire ! Cela va dépendre aussi du succès de Boxap 13-07. Mais ce n’est pas l’envie ni les idées qui manquent !
• Qu’est-ce que vous aimeriez dire aux futurs lecteurs de votre livre pour leur donner envie de le découvrir ?
Imaginez que vos fenêtres soient remplacées par des écrans et qu’au lieu de sortir, vous enverriez un avatar dans un restaurant virtuel. Vous n’y arrivez pas ? Lisez Boxap !
• Et enfin, auriez-vous une petite exclusivité à nous partager, suite, projet de nouveau roman etc ?
Céline : Mise à part une éventuelle suite de Boxap 13-07, nous avons d’autres projets d’écriture en cours, chacun de son côté. Je travaille sur un texte retraçant la vie d’un personnage féminin dont je ne veux pas encore dévoiler l’identité.
Alain : J’écris depuis longtemps, et tout le temps ! Mes livres sont d’un tout autre style que Boxap 13-07, ils portent plus sur le sens de la vie, sur une seconde chance, écrit dans un style décalé et surréaliste, mêlant humour et réflexion. Parfois, ce sont des histoires très dures où je parle de maltraitance et de désamour. J’ai aussi écrit pour enfants d’une dizaine d’années « Le tunnel ». Ce roman en deux volumes raconte les aventures de deux enfants qui entrent dans un tunnel de chemin de fer désaffecté qui les fait voyager dans le temps.
J’ai récemment mis en ligne sur « Amazon » les écrits les plus aboutis :
Vous pouvez les trouver ici et ici, « Chez Ed » (sous le pseudo de Blou Noun) : un roman racontant la vie de clandestins sur un bateau pas très recommandable. À la limite du surréaliste, lui aussi. Avec beaucoup d’humour, aussi.
Voilà pour cette toute première interview, ça n’était pas un exercice très facile, mais je suis ravie d’avoir eu l’occasion de m’y essayer. Encore merci aux auteurs pour leurs réponses on ne peut plus intéressantes et éclairantes et aux éditions Scrineo.
Sur ce, je vous souhaite comme d’habitude d’excellentes lectures et de très belles découvertes.